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Le métier de psychologue clinicien

Violette GREGUS, psychologue à Lyon.

LE PSYCHOLOGUE CLINICIEN

Le titre de psychologue est protégé en France par la Réglementation de l'usage du titre de psychologue (Article 44 de la loi n°85-772 du 25 juillet 1985 et Décret n°90-255 du 22 mars 1990). Seuls les titulaires détenteurs d'un Master professionnel de psychologie, nécessitant 500h (minimum) de stage professionnalisant, peuvent prétendre au titre de psychologue.
L'usurpation du titre relève du code pénal. Les psychologues interviennent dans tous les domaines de la société (éducation, santé, social, travail, sport, etc.) pour préserver, maintenir ou améliorer le bien-être ou la qualité de vie de l'individu et sa santé psychique, développer ses capacités ou favoriser son intégration sociale. Par conséquent, selon leur spécialisation (pratique clinique, orientation professionnelle, psychologie scolaire, psychologie du travail, etc.), ils utilisent des méthodes d'intervention spécifiques basées sur des approches théoriques variées. Seul le psychologue clinicien a le droit de pratiquer des psychothérapies psychanalytiques individuelles ou groupales. Il propose des psychothérapies plus ou moins longues selon un courant de pensées (les plus connues sont Freud, Lacan, Dolto).

Le terme analytique en psychologie signifie : analyse de l'inconscient, du refoulé en nous. La méthode de base, la psychanalyse créée par Freud, est toujours d'actualité avec des aménagements possibles en fonction du psychologue. Elle comprend :

L'association libre : le principe consiste à dire tout ce qui vous vient à l'esprit, surtout les pensées que vous auriez tendance à censurer dans un discours trop rationnel et contrôlé. Vous pouvez évoquer vos rêves, vos fantasmes, vos émotions, vos peurs, vos traumatismes etc..Le seul interdit est de passer à l'acte physiquement, que ce soit du côté du patient mais aussi du côté du psychanalyste. Le passage à l'acte représente une atteinte à l'intégrité physique soit sur le versant de l'agressivité, soit sur le versant de la séduction.

Le silence : Un autre principe cher à Freud, le silence. Laisser la place au patient de s'exprimer, de ressentir ses émotions sans intervenir, ou par quelques reformulations. Les silences du patient sont également très intéressants à analyser dans toutes les thérapies. Cependant les nouvelles pratiques sont beaucoup plus interactives car c'est aussi un besoin exprimé par les patients.

Le transfert : Pendant la « cure psychanalytique » le patient transfert, il « projette » sur l'analyste des sentiments refoulés éprouvés pendant l'enfance. Grace à ce transfert le thérapeute pourra analyser, dans l'après-coup, les enjeux psycho affectifs mobilisés à chacune des séances. Sans transfert il ne peut pas y avoir d'analyse. Les patients concernés souffrent de dépression, d'anxiété, de phobies, de difficultés à vivre certaines épreuves comme des divorces, des deuils, des séparations, des pertes d'emploi, des harcèlements, des accidents, etc.

L'attitude du psychologue dépend beaucoup de sa sensibilité et de son cadre de référence théorique. En principe le psychologue s'implique davantage dans les échanges mais son écoute doit être plus importante que ses interventions. Son rôle consiste à mettre en relief le sens de ce que vous dites et de vous les « réfléchir » comme un miroir afin de vous permettre de prendre conscience de votre discours inconscient. Le fait d'intervenir permet également au psychologue de vous revaloriser, de vous donner une image positive de vous-même, en un mot de restaurer votre narcissisme et votre confiance en vous-même. Selon la problématique du patient et la formation du psychologue, des médiations groupales ou individuelles peuvent être proposées pour compléter un travail analytique (photolangage, relaxation, psychodrame, EMDR, EFT, hypnose etc.).

Contrairement au psychiatre, qui est un médecin spécialisé en psychiatrie, le psychologue ne prescrit aucun médicament. La prise en charge psychothérapeutique par un psychologue se déroule le plus souvent une fois par semaine ou tous les 15 jours, sur une durée de quelques mois ou une année (plus long selon les pathologies). Le nombre des séances et leurs fréquences peuvent varier au cours de la thérapie en fonction des besoins. La durée des entretiens varie selon les praticiens, entre trois quarts d'heure et une heure. Les tarifs aussi sont variables en fonction de ce qui est proposé comme méthode, entre 50 et 90 euros environ. Les consultations en cabinet privé ne sont pas remboursées par la sécurité sociale mais de plus en plus de mutuelles remboursent des séances. La situation économique du patient est souvent prise en considération.

La confiance en son thérapeute est la clé de la réussite d'un travail psychique, si vous ne vous sentez pas à l'aise ou en confiance dès les premières séances, vous avez le droit de choisir un autre praticien plus proche de vos attentes. Méfiez-vous des discours culpabilisants ou de l'exercice de l'intimidation au travers d'une attitude « autoritaire » ou au contraire par un comportement de séduction. Si vous vous orientez vers une thérapie c'est que vous êtes dans une période de fragilité et de perte de confiance, c'est la raison pour laquelle certaines personnes peuvent exercer une sorte d'emprise sur vous. Lorsque vous consultez des professionnels psychologues diplômés et déclarés, vous avez déjà la garantie d'avoir accès à une prise en charge sérieuse, il ne vous reste plus qu'à vous décider quant au choix de votre thérapeute. N'hésitez pas à vous informer sur le cursus de votre psychologue et sur sa façon de travailler.

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