bplist00_WebMainResource_WebSubresources _WebResourceData_WebResourceFrameName_WebResourceMIMEType_WebResourceTextEncodingName^WebResourceURLO D
Hypnose,
coaching et
thérapies brèves
|
||
Actualité :
|
Accueil
Hypnose ericksonienne
Thérapies brèves
Coaching
Formations
Collection Hypno-solutions
Partenaires
INCTB
Psycho-D Editions
Espace Anti Stress
PSYCHO-Doc
Agoraphobie.org
Anxiété sociale.org
Troubles alimentaires.org
Espacecoaching.net
Obsessions et compulsions
Dépendances.net
Fibromyalgie et fatigue
Blog psy
Forum thérapies brèves
Liens
Contact
Forum thérapies brèves
LIBRAIRIE
|
THERAPIES BREVES J. Boutillier
Thérapeute et coach Enseignant à l'Institut Normand de Coaching et de thérapies brèves NOTIONS Introduction Il existe aujourd’hui plusieurs centaines de psychothérapies différentes. Des pratiques sont réservées à certains professionnels, d’autres sont ouvertes à qui désire s’y former. Cette pluralité est une richesse. Elle permet chez le thérapeute disponible aux multiples découvertes et expériences l’émergence d’une pratique nommée approche intégrative : des techniques diverses et variées, d’origines multiples, réunies dans une approche globale et cohérente, sorte de « meta thérapie ». Les thérapies brèves participent de ce phénomène, voyant leurs frontières se perméabiliser. Les clivages originels se gomment peu à peu. Bandler, créateur de la Programmation neuro-linguistique intitule son dernier livre Transe-formations, référence à l’origine ericksonienne de la pratique. O’Hanlon avec Hypnose orientée solutions établit un pont entre hypnose et thérapie orientée solutions. Les théoriciens de la thérapie stratégique, surnomment leur approche « hypnose sans hypnose » et ont généré l’approche systémique que nous connaissons aujourd’hui. Tout se passe un peu comme si ces thérapies d’influence ericksonienne, après une période d’autonomisation, faisait un retour au source pour s’intégrer dans une démarche globale. Aux frontières de cet univers, on trouve les thérapies psycho-corporelles, mais également les thérapies cognitives et comportementales sortes de cousines plus ou moins éloignées, car alternatives ou bien institutionnelles. Cette
pluralité, intégrée dans une
«meta pratique» apporte
une richesse d’intervention sans équivalent. Cet
ouvrage est là pour en
présenter les divers aspects. J. Guyotat
définit ainsi la psychothérapie : «On
regroupe sous la dénomination de psychothérapie
l’ensemble des moyens
psychologiques qui peuvent être mis en œuvre dans
un but thérapeutique ».
Cette citation précise le cadre d’une
thérapie : elle ne constitue pas en
une théorie mais plutôt en la mise en place de
techniques de changement ou
d’évolution. Elle permet en d’autres
termes de se donner les moyens du bien-être.
Ce sont ces ressources résolument concrètes et
pratiques qui sont abordées ici. Les
différentes cibles de la thérapie vont
témoigner de la
pluralité et du nécessaire statut
opérationnel de l’intervention
thérapeutique.
Ces territoires d’intervention en constante interaction, sont
au nombre de
5 : 1.
Système
(familial,
social) 2.
Cognitions 3.
Sensations 4.
Emotions 5.
Comportements
HE = hypnose
ericksonienne PNL =
programmation neuro-linguistique TOS =
thérapie
orientée solutions TS =
thérapie stratégique TCC =
thérapie
comportementale et cognitive TPC =
thérapies psycho-corporelles Ces pages vous présentent le cadre théorique et technique d’une thérapie brève intégrative, opérationnelle et efficiente.
Le concept d’intention positive est fondamental. Cela peut peut-être surprendre au premier abord lorsqu’il s’agit de difficulté psychologique, mais il n’y a pas de trouble qui n’ait une bonne raison d’être. On boit pour oublier, on est agressif pour se protéger… Mis en
lumière entre autres par Erickson, le principe
d’intention
positive est énoncé ainsi par les
PNListes : « Tout
comportement, à son origine, est orienté
vers l'adaptation et contient une intention
positive » Il
s’agit là d’un
présupposé, sorte de profession de foi
qui va conditionner l’ensemble de la démarche
thérapeutique. Le patient a
souvent entendu : « c’est mal de
boire », « tu n’as pas
honte de déprimer avec la vie que tu
as », « c’est ridicule
d’avoir peur des souris »,
« tu as
vu comme tu es gros »… Le principe
d’intention positive est un
élément fondateur qui garantit de ne pas tomber
dans ces poncifs et dans les
solutions qui correspondent, déjà
essayées mais inefficaces (voire accentuant
le problème). Ce présupposé constitue
un recadrage thérapeutique en lui-même,
ouvrant le champ du dialogue et du changement ou de
l’évolution, pour le
patient comme pour le thérapeute. Alors pourquoi
une intention positive conduit-elle à un
trouble ? La raison peut en être par exemple un
appauvrissement des
ressources. Le trouble est en fait un moindre mal, la moins pire des
solutions
à disposition : plutôt que de se
suicider, on boit (l’intention positive
est d’échapper au suicide).
L’explication peut résulter également
d’une forme
de conditionnement anachronique. La solution mise en place a
été bonne à un
moment donné de la vie du sujet, elle s’est
installée, développée et perdure
bien que devenue inadaptée au bien-être :
une petite fille voit sa maman
partir pour quelques jours. Elle est triste. Pour la consoler, la maman
lui
donne des bonbons. Une fois seule, l’enfant grignote un des
bonbons et s’en
trouve réconfortée. 20 ans plus tard,
l’enfant devenue adulte, évolue dans un cadre
de référence, un contexte complètement
différents. Régulièrement,
lorsqu’elle
se sent seule elle fait de l’hyperphagie, mange de
manière compulsive et
irrationnelle (l’intention positive, se
réconforter avec une sucrerie, est
toujours présente). Les
motivations internes d’une personne peuvent être
décalées, obscures, irrationnelles…
Mais les respecter, entendre les intentions
permet de mettre en place une recherche de solutions
adaptées. Alors, peu
importe que le
présupposé de l’intention
positive soit vrai. Tout juste est-il nécessaire
qu’il soit vraisemblable. Ce
regard nouveau sur la difficulté permet de recadrer
l’attitude qui lui est
portée, par le thérapeute, le client ou son
entourage. L’intention positive
suscite le respect et l’attention. Des hypothèses
sur l’utilité du symptôme
sont formulées, des aspects ou enjeux nouveaux apparaissent.
Et ainsi la
perspective de nouvelles solutions. Accéder à la partie L’être humain est comme une boule aux multiples facettes. Chaque facette représente une partie de lui et participe à l’ensemble, en relation avec les autres parties. Ces parties sont des processus psychiques plus ou moins indépendants qui ont leur propre intention, moyens d’action et objectifs. Ainsi par
exemple, un cadre dynamique qui n’arrive pas à
concilier travail et famille vit un conflit : conflit entre la
partie qui
tend vers la réussite personnelle et une autre partie qui
désire l’épanouissement
de la vie personnelle. Ce sont là deux intentions positives,
qui viennent
s’entrechoquer pour créer un conflit. Si on met
à jour ces deux parties et
qu’on leur reconnaît à toutes deux une
intention positive, on va assez aisément
leur trouver un objectif commun : être bien,
réussir sa vie… On peut alors
établir une collaboration pour une recherche de solutions,
voire une réunion,
qui mettent fin au conflit et rendent possible
l’évolution du sujet dans sa
complète intégrité (professionnelle et
personnelle). L’intention
positive constitue une occasion de
rendre accessible des parties du sujet qui ordinairement ne le sont
pas. Les
proches demandent souvent à la personne souffrant de
boulimie :
« mais pourquoi tu fais ça ?
C’est
écœurant ! »
Réprimée,
la partie se tait. Pour nouer le dialogue, il est nécessaire
de la légitimer,
voire de lui rendre hommage. Si la partie est acceptée,
intégrée, alors un
dialogue est possible. C’est en cela qu’on peut notamment observer l’échec de thérapies comportementales à moyen et long terme, approches pourtant enthousiasmantes au premier abord : désensibiliser un patient à une peur, c’est réprimer l’intention adaptative et interne de cette peur. Si la raison est profonde et justifiée, l’écologie de la personne est mise à mal et le mieux-être, si il y a, n’est que parcellaire et insatisfaisant. En cela, le principe d’intention positive garantit la mise en place de changements et évolutions respectant l’écologie de la personne.
Dans le
présupposé énoncé plus
haut, il est question d’adaptation.
Toute manifestation humaine, symptôme y compris est une réponse
d’adaptation.
Toutes nos réactions, comportements… ont pour but
de satisfaire aux exigences
du réel qui nous entoure. Si par exemple, je me trouve les
cheveux trop long,
je mets en place la solution « aller chez le
coiffeur » pour que mes
cheveux retrouvent une longueur correspondant à mes
attentes. Ces critères qui
se veulent personnels, dépendent en fait de mon
éducation, mes goûts,
l’influence familiale, sociale… On
définit cet ensemble d’inter-relation
par le terme de système (système
familial, culturel…). Toute
réaction adaptative est mise en place pour garantir
l’équilibre et
l’intégrité d’un
système. Si je ne vais pas chez le coiffeur on
va me le faire remarquer, je ne vais pas me sentir bien, ma femme va me
regarder de travers, je n’aurai plus le look qui correspond
à ma fonction, je
ne ferai plus travailler le coiffeur... Bref, le système
sera perverti, mis en
danger. En mettant en place un certain type de comportement adaptatif
(en me
faisant couper les cheveux), je rétablis
l’équilibre. L’idée
de système dans l’approche psychologique fait
intervenir la complexité : dans les
années 40, L. von Bertalanffy,
biologiste américain a remis en cause la logique
cartésienne en établissant la
théorie des systèmes. Cette approche a
été adaptée à la
psychologie par Bateson
et Watzlawick aux USA, à palo Alto. Au contact
également d’Erickson, ils
vont travailler sur les psychopathologies et en avoir une lecture au
niveau des
systèmes familiaux. Un
système est donc un ensemble de personnes en
interaction. Ici, 1+1=3 (A+B = A + B + interaction entre A et
B). A partir de
ces divers aspects systémiques du symptôme en
tant qu’adaptation et de recherche
d’équilibre, il convient de se demander
pourquoi une difficulté psychologique apparaît
mais aussi et surtout comment le
système la maintient ? Qu’est-ce qui dans
A, B et leur interaction
entretient le problème ? On n’est plus
dans une structure cause-effet,
rassurante mais basique, mais dans un processus circulaire, une
boucle :
un système s’auto-régule, afin de
trouver un point d’équilibre. Le
fonctionnement est cybernétique : quand de
nouvelles données surviennent,
le système reçoit
des informations (feed
back) et s’adapte pour trouver un autre point
d’équilibre. Le rôle du
thérapeute ici est d’établir une phase
de déséquilibre momentané en apportant
de nouvelles informations pour que le système trouve un
autre point d’équilibre,
plus adapté au bien-être. Dans le cadre
de l’anorexie par exemple, on observe de
jeunes filles qui réussissent le tour de force de garantir
un certain équilibre
avec un comportement alimentaire : l’anorexie se
développant, les parents
ne parlent plus de divorce, la maman n’a plus peur de voir
grandir sa petite
fille (qui pousse le détail jusqu’à
l’aménorrhée), le papa est
réinvesti… Si
d’aventure la jeune fille reprend quelques kilos, les parents
recommencent à se
disputer, la maman voit sa fille s’autonomiser et se perd, le
papa est de
nouveau absent ou effacé… Bref, les
symptômes entretiennent l’écologie du
système familial et la disparition du symptôme le
met en péril (c’est là une
des raisons de la
« résistance » décrite dans de
nombreux ouvrages
de psychiatrie, résistance qui n’en
est plus une, puisqu’il s’agit
d’intégrité et de survie, là
aussi intention
positive). On peut dire
alors que la personne en souffrance
psychologique porte en elle le symptôme nécessaire
au système auquel elle
appartient. Dans le cadre
de notre
exemple, si on envoie les parents
en week-end, si on encourage la maman à exister autrement
qu’en tant que mère
et si on rappelle au papa la loi des 35 heures, le système,
ses personnes et
leur interaction changent : un autre point
d’équilibre est trouvé dans
lequel le symptôme n’est plus nécessaire. Le concept d’intention positive est également important à un autre niveau de l’intervention thérapeutique. Considérer une motivation profonde positive d’une part et un symptôme, manifestation négative, d’autre part permet de séparer le comportement dysfonctionnel du sujet, de distancier le comportement de son intériorité. Le sujet
n’est plus celui qui boit, mais celui qui essaie
de s’adapter du mieux qu’il peut, en utilisant le
comportement « boire de
l’alcool ». Les nominalisations du type,
« le parano »,
« l’alcoolique » …
réduisent la personne à son symptôme et
rendent plus ardu le changement. Le trouble psychologique part donc d’une bonne intention, le symptôme venant établir un équilibre du système. Mais alors, pourquoi mettre en place de telles solutions ? L’être humain fait comme il peut avec ce qu’il a sous la main. Le problème de la mise en place d’un trouble se trouve dans la pauvreté des solutions mises à disposition (si le fumeur a en lui d’autres moyens de se calmer et de ne pas taper sur son collègue plus adaptés au bien-être, il les utilisera bien volontiers). Le sujet va
puiser ses solutions dans sa carte du réel, ou
représentation du monde : chacun construit sa carte
de la réalité.
Celle-ci détermine le sens attribué au
vécu, ainsi que le panel de choix et
solutions possibles. Cette notion de carte est issue de la
sémantique générale
et d’Alfred Korzybsky, son fondateur, qui écrit
(1)
: « La
carte n’est pas le territoire qu’elle
représente » Cette citation
traduit bien la faculté particulière de
chaque être humain de construire une
représentation personnelle différente
d’une réalité pourtant identique. Si
cette carte est pauvre en représentations,
le sujet ne va pas pouvoir y puiser de nombreuses solutions. Si un
individu
présente dans sa représentation du monde la
croyance « il faut fuir le
danger », il va mettre en place la
« solution-fuite » à
la
« situation-danger ». La
personnalité évitante ou phobique sera une
réponse d’adaptation,
d’équilibre, correspondant à sa carte
du réel. Einstein a
écrit : On ne peut pas
résoudre un
problème avec le même type de pensée
que celui qui l'a créé. La mise en
place de solutions adaptées au bien-être passe
donc par une modification de la
carte du monde du sujet. Le techniques thérapeutiques ont
entre autres cette
vocation : permettre au sujet d’élargir
le panel de ces choix, de
construire d’autres « meilleures
solutions », qui garantissent un
nouvel équilibre sans la nécessité du
symptôme. On peut à la lumière des paragraphes précédents dégager un point de vue sur la difficulté psychologique qui a le mérite d’être simplissime dans son principe : des solutions qui deviennent des problèmes. - La
première gestation est de
l’ordre du jugement :
pour s’adapter, la personne met en place une solution (par
exemple, manger plus
que de raison). Elle (ou son entourage) décide à
un moment qu’il s’agit d’un
problème. Cette étape est importante, car par
définition, c’est en décidant que
quelque chose est un problème que ça en devient
un (de nombreuses personnes, à
un moment ou à un autre de leur vie ont mangé
plus que de raison sans décider
qu’il s’agisse d’un problème).
- La
deuxième gestation est de
l’ordre de la prise de
décision : à partir du
moment ou on a déterminé qu’on avait un
problème,
il est tout à fait légitime de vouloir mettre en
place des solutions. Le
trouble va ici se révéler lorsque les solutions
mises en place complexifient le
problème (par exemple se retenir de manger pour ensuite
sombrer dans des
compulsions alimentaires plus importantes). Les solutions au
problème
deviennent elles-mêmes un problème. On voit ici que l’intention est bonne, mais qu’il y a un brouillage des intentions et effets obtenus. On peut alors se demander si une thérapie pertinente doit se concentrer sur la résolution du problème ou sur la mise en place de solutions.
A
première vue, le champ des thérapies
brèves peut sembler
scindé en deux. D’un côté les
thérapies qui se penchent et agissent sur le
problème, de l’autre celles qui se penchent sur la
solution.
L’ « orientation
problème » présente un long
historique, puisque
qu’il correspond à peu de chose près
à celui de la médecine. La thérapie
traditionnelle a besoin d’émettre un diagnostique,
pour déterminer ce qui ne va
pas et pouvoir s’attaquer au problème (soigner)
afin que le patient en soit
libéré (guérir). Les
thérapies brèves
« orientées
problème » ne
s’inscrivent pas dans cette logique. A l’image par
exemple de la thérapie
stratégique, elles s’intéressent, non
pas au problème, mais à sa structure
afin… de trouver une solution. La
démarche en thérapie stratégique est
décrite ainsi par
Fish et Piercy (2) : «… fondée
sur
l’hypothèse théorique que le
comportement, qui se manifeste comme partie d’une
séquence en cours
d’événements interactionnels
récursifs, ne peut être compris
que dans son contexte. Les symptômes sont
enchâssés dans les séquences de
l’interaction, et sont développés et
entretenus par des solutions inefficaces. Les
symptômes ne sont pas problématiques par
nature mais plutôt, sont
construits de cette manière, en fonction de la
réalité créée par la
famille. La
thérapie vise à changer cette
réalité. » Ainsi
même quand les thérapies brèves
s’intéressent au
problème, c’est en réalité
au processus qui mène à la difficulté
qu’elles
s’intéressent plus qu’au
problème lui-même. Erickson disait que le
symptôme est
comme un manche de casserole : cela permet de prendre la
casserole pour
goûter ce qu’il y a dedans. Tout juste peut-on donc
reconnaître au symptôme une
forme utilitaire (qu’Erickson saura d’ailleurs bien
négocier). Le changement ou l’évolution de la carte de la réalité constitue donc une étape nécessaire et utile de la remise en cause d’un trouble psychologique. La base d’un changement ou d’une évolution est relativement élémentaire (3) : La
motivation thérapeutique est ainsi : un individu
n'est pas
satisfait par son état présent, plus ou moins
adapté au bien-être. Il désire
donc être autrement, évoluer ou changer.
Pour cela il a des ressources,
mais il n'y a que peu ou pas accès, car des interférences
sont
installées entre l'individu et ses ressources. Les
obstacles peuvent être multiples : 1)
La personne ne sait pas comment créer une
représentation du
changement ou comment se comporter après le changement.
Bref, elle n'a pas le
mode d'emploi.
2)
La personne ne se donne pas la possibilité de changer. Elle
a
les moyens, mais ne se les donne pas, faute de temps par exemple,
pensant qu'un
changement est long et laborieux...ou à l'inverse (qui
revient au même, car
dépendant de la même croyance), pensant qu'un
changement rapide n'est pas un
"vrai" changement. 3)
Une partie de la personne ne veut pas
changer, consciemment ou non,immobilisme du à
l’intention positive systémique,
ou bien aux bénéfices secondaires que
génèrent la difficulté..
è Domaines de
compétences de l’inconscient La condition
du changement est donc l’accès à des
ressources. La difficulté du changement psychologique
réside dans la nature
inconsciente de ces ressources. La thérapie en est une clef
d’accès. En
évoquant le terme
d’ « inconscient »,
on
est loin ici des conceptions freudiennes, faisant de
l’inconscience une entité
obscure voire menaçante qui joue le plus souvent des tours
pendables.
Erickson a
introduit une vision bien différente et
opératrice de l’inconscient : - Le
conscient, c’est la conscience du moi ici et
maintenant, c’est-à-dire les quelques choses que
vous êtes en train de faire,
les quelques choses auxquelles vous portez attention.
- L’inconscient,
c’est tout le reste, «ce qui n’est
pas encore conscient», conception ericksonienne
très large. 95% de notre fonctionnement
est inconscient. L’hypnose entre autres
thérapeutiques établit un pont vers
cette richesse intérieure. L’hypnose
est un pont, un moment privilégié où
la partie
émergée de l’iceberg, consciente, fait
appel à la partie immergée,
inconsciente. Plus
précisément, l’inconscient
présentera différentes
fonctions utiles : 1. Fonction de
connaissances :
l’inconscient est une gigantesque archive
d’apprentissages, de souvenirs, de connaissances...
C’est entre autre le siège des
expériences de vie, des croyances, des
stratégies internes qui vont générer
nos émotions et nos comportements (adaptés
ou pathologiques). 2. Fonction
biologiques :
l’inconscient fait fonctionner notre corps,
(équilibres naturels, régulations
physiologiques autonomes, système immunitaire,
…). Il n’y a pas ici de
dichotomie psycho-soma : "L'esprit et le corps
représentent deux aspects d'un
seul et même système d'information : la vie"
(Rossi) 3. Fonction de
protection :
l’inconscient
est le siège de l’instinct de survie mais aussi de
l’intuition par exemple et
sait rendre conscient ce qui est nécessaire au sujet (prises
de conscience),
mettre de côté ce qui pose problème ou
est inutile (refoulement, oubli). Il est
orienté vers le bien-être et la survie. è Changement et
inconscient Un changement
de représentation de la réalité
s’établit à
un niveau inconscient avant d’être
conscientisé de manière plus ou moins
parcellaire. Il s’agit d’accéder
à des ressources jusque là inconnue et donc
inutilisées : « Vous savez
beaucoup plus de choses que vous savez
que vous savez. » M.H. Erickson. Ceci rejoint
le présupposé de la programmation
neuro-linguistique : Chaque personne dispose
déjà de toutes les ressources dont
elle a besoin Ces aspects introduisent la nécessité de la variation de l’état de conscience dans la relation thérapeutique. L’état de conscience modifié constituera un moment de choix d’accès aux informations et de travail intérieur d’évolution ou de changement. è
Caractéristiques de l'inconscient Avant de
découvrir les modalités ou techniques de
communication avec l’inconscient, il convient de
définir les contours et
caractéristiques de cette richesse intérieure. w
L’inconscient est hyper-compétent : il est
capable de traiter de
multiples informations de manière simultanée,
cela à une grande vitesse. Les
ressources thérapeutiques sont donc puissantes voire
illimitées. w
L’inconscient est omniscient : il contient
et manie des informations sans que le
conscient en soit informé. Le travail
thérapeutique peut donc s’installer à
différents niveaux, au-delà des
capacités conscientes, de manière large et
approfondie. w
L’inconscient est personnel : tout ce qui
concerne la vie du sujet est stocké,
archivé et constitue donc un matériau utile. En
mobilisant l’inconscient, on
sollicite l’entière
intériorité de la personne, dans toute sa
richesse
d’information et sa profondeur. w
L’inconscient est autonome : il
possède ses propres modes de fonctionnements,
indépendants des limites de du conscient. Là
où le fonctionnement conscient est
bloqué ou inefficace, l’inconscient peut mettre en
place des processus qui lui
sont personnels. w
L’inconscient est constamment présent : le conscient
connaît des périodes
de veille et de sommeil, l’inconscient a une
activité et donc une capacité
d’action permanente. w
L’inconscient est créatif :
sollicité de manière adaptée, il
mobilise des ressources
diverses et variées et met en place des solutions
insoupçonnées, ignorées
consciemment. w
L’inconscient est une gigantesque archive : tout
événement, connaissance,
expérience, consciemment connus ou non, sont
archivés et réutilisables.
L’inconscient est grand réservoir
d’information. w
L’inconscient a un fonctionnement simple : il est
concret, littéral, ne
connaît pas l’abstraction, privilégie
les fonctionnements élémentaires (survie,
facilité…). La communication doit donc
s’adapter à ces caractéristiques avec
un
langage et des techniques pertinentes. w
L’inconscient fonctionne par images : le mode de
communication
préférentiel se construira donc sur des images,
symboles et métaphores. On le
voit, la
communication avec l’inconscient et la mobilisation de ses
nombreuses
ressources ouvrent considérablement le champ de la
démarche de changement ou
d’évolution recherchée en
thérapie. è On ne peut
pas ne pas communiquer (4) : on dit
également : « Tout est
communication ». Quelque soit son rapport
au monde, l’être humain reçoit et envoie
des messages, interagit avec le
système dans lequel il évolue. Même
l’absence de communication est une information
relationnelle. La
communication est donc
inévitable et à différents
niveaux : verbal et non-verbal, conscient et inconscient,
personnel et
systémique (système familial, culturel,
social…). L’intégration de ce
présupposé permet de nourrir le
développement d’une relation
thérapeutique elle
aussi multi-niveaux et d’une polyvalence
thérapeutique qui viennent répondre à
cette pluralité proposée par le client. Congruence è La Congruence Le terme de congruence est issu de la démarche de Carl Rogers (5), approche centrée sur la personne (ACP) qui met l'accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et son client (écoute empathique, authenticité, non-jugement…). La congruence, c’est la correspondance entre ce qui est pensé, consciemment vécu et ce qui est exprimé, verbalement mais aussi non-verbalement. En conséquence, si il y a un écart entre ce qui est perçu et ce qui est exprimé, il y aura incongruence, relevée par l’interlocuteur et venant nuire au message transmis en le brouillant ou le pervertissant. Toute communication, pour être efficace doit être congruente. Il convient donc d’étudier en détail les différents éléments de la communication, verbaux et non verbaux et de perfectionner ces outils afin d’établir une relation thérapeutique la plus satisfaisante et efficace possible. Position et changement Le modèle de l’école de Palo Alto définit la communication comme un rapport entre des comportements contrastés qui s’ajustent les uns en fonction des autres, sortes de vases communiquants, pour obtenir un équilibre (homéostasie). è Différents systèmes peuvent s’établir : - Modèle symétrique : la relation est égalitaire (rapport en miroir), comme dans le cas d’un couple d’amoureux oude deux spécialistes d’un domaine donné. - Modèle complémentaire : la relation comporte une position basse et une position haute qui se complètent et s’auto-alimentent. C’est le cas du processus thérapeutique. è Positions - La position haute est une situation d’autorité : elle détient le savoir et dirige l’interaction en étant active. C’est par exemple celle du médecin qu’on va voir pour être soigné. - La position basse est à l’opposé la situation d’infériorité : elle ne connaît pas les solutions et subit l’interaction en étant passive. C’est par exemple la position du malade qui s’en remet à la science. Nous l’avons vu, chaque individu possède en lui les ressources de son changement ou de son évolution. Les solutions sont dans le client. Il importe donc dans l’interaction thérapeutique qu’il soit placé en situation haute, afin d’être actif et de mobiliser ses ressources, seul gage d’une évolution adaptée à son identité. è Quelques risques de la position haute pour le thérapeute : - Il néglige la recherche d’informations - Il a l’illusion de contrôler la situation - Il désinvestit le client de sa fonction agissante dans la résolution de problème. - Il rend le client dépendant de ses savoirs et compétences - Il oublie que le thérapeute soigne mais que c’est le patient qu guérit - Il court le risque d’être pris en défaut en cas d’insuffisance (théorique ou pratique). “Plus vite le singe monte à l’arbre, plus vite il montre ses fesses” è Placer le client en position haute permet d’éviter nombre d’écueils : - Le client n’attend pas de solutions externes et va se tourner naturellement vers ses ressources. - Les solutions mises en place sont celles du patient, non du thérapeute - Le client est sur le chemin de l’évolution personnelle et de l’autonomie - Les solutions mises en place seront écologiques, donc stables et durables, car adaptées à la carte du client. è La relation thérapeutique est ici dichotomique : - Position haute « officieuse » du thérapeute dans le choix du cadre relationnel complémentaire et des positions de chacun. - Position basse stratégique et « officielle » du thérapeute dans le contenu lui-même de l’interaction. Typologie du client « Si
le commerce était mieux
fait, c’est le client qui devrait faire son
prix » M. Aymé Il y a bien des sortes de client. On peut cependant regrouper trois types de démarches assez fréquentes, typologies que De shazer (6) a définies ainsi : « visiteur », « plaignant » et « acheteur ». Il est à noter qu’un même sujet peut évoluer au fil de la relation d’une position à une autre. Voici un survol introductif de ces différents types qui participent à orienter les premières orientation et stratégies thérapeutiques. è Le
«visiteur» : il est en
général venu parce qu’on lui a dit de
venir (l’entourage ou le médecin
généraliste). Il semble presque parfois
qu’il
soit entré simplement parce qu’il y a avait de la
lumière. Il ne formule aucune
plainte (sauf parfois celle d’être
obligé d’être là) ou aucune
demande
particulière. Il n’apparaît pas comme
persuadé d’avoir un problème. Il y a de
fortes probabilités que la situation
s’éclaircisse au fil des rendez-vous, mais
pour cela, il est nécessaire que le client revienne. Pour
cela, il doit prendre
confiance en le thérapeute, en lui-même et en la
relation thérapeutique. Les ressources
seront diverses : w
Paraître sympathique et agréable au client. Les
éléments de cette
connivence seront développés dans la suite de ces
pages. w Etre du
côté du client dans la problématique
qu’il veut bien énoncer. w Valoriser le
client, à travers des compliments. Il convient en faire
même un expert de son problème (officieux). On
peut par exemple évoquer le même
problème ayant pris beaucoup plus d’ampleur chez
d’autres clients et lui
demander comment il a fait jusqu’à
présent pour que ça ne se développe
pas
plus, comment il fait quand le problème ne se produit pas,
à titre de simple
information. Le client prend confiance, devient un expert. w Etablir un
objectif en fonction de ce qui est dit. On travaille ici
encore plus en fonction de ce que le client propose. Les points
d’approche
peuvent être les conséquences du
problème sur le client : si la personne
se plaint par exemple d’être obligée par
sa famille de venir en consultation à
cause de son addiction au jeu, l’objectif peut être
de ne plus avoir à venir à
ce maudit rendez-vous (ce qui passe par remettre en cause la
dépendance au
jeu). Ici la personne exprime son besoin de guérir, non pour
se soustraire à un
trouble mais pour se soustraire au traitement, mais le
résultat est le
même : un objectif est formulé et un
accord thérapeutique peut être
établi. w
L’hypnose ericksonienne propose des techniques non
spécifiques qui
peuvent provoquer déjà un début de
changement, développant la confiance dans la
relation thérapeutique (par exemple, la technique de Rossi,
psychologue américain virtuose de ce qu’on
pourrait appeler thérapie secrète). è Le
«plaignant» : il exprime une
plainte mais difficile à convertir en
processus thérapeutique, cela pour plusieurs
raisons : w Le client
déclare n’avoir aucun pouvoir ou moyen
d’action sur le
problème (« je suis comme ça,
je ne peux rien y faire ») w Le client
trouve une responsabilité externe au problème
(« ce
n’est pas de ma faute ») w La plainte est floue ou
incomplète, se perd dans des méandres multiples
et incertains(« Je me sens
mal mais je ne sais pourquoi, c’est
compliqué… » Le
« plaignant » indique donc selon
les cas
de manière
directe qu’il ne peut rien à
la résolution du problème. Les
stratégies vont être adaptées
à cette incompétence
affirmée : w Le
« plaignant » est en position
basse. Il convient d’être
synchronisé, en position basse également.
Rassurer ou prendre la position
d’expert dévalorise et dépotentialise
le client encore plus. w Le dialogue
va viser à créer l’idée de
compétence personnelle chez le
sujet puis à la renforcer. Pour cela on
servira : - de tout
élément positif dans la vie du sujet,
même hors
de la problématique. - de situation
plus ou moins analogue où il a pu mobiliser
ses ressources pour mettre en place des solutions. -
d’un questionnement enquêtant ce sur ce que le
client a
fait pour que le problème ne soit pas plus
développé - des
exceptions, moments où le problème ne se produit
pas
(développé par ailleurs) - de l’hypnose, utile dans l’abord de ce type de client sur le thème : « vous êtes consciemment incompétent ? Ce n’est pas grave, le travail est inconscient. » (accompagné d’une illustration de ces puissantes capacités inconscientes qui dépassent ce que l’on peut faire consciemment). è L’ «acheteur» :
il a un
problème et est volontaire,
prêt à faire quelque chose. Tout est plus clair et
précis, le sujet est
disponible pour expérimenter ce qu’on lui demande
de faire. La demande est une
recherche de connaissances, de moyens et techniques pour
accéder à des
solutions. La démarche est collaborative, ouverte et toutes les techniques abordées dans cet ouvrage peuvent se révéler adaptées. Le thérapeute se gardera de devenir un professeur, conseilleur ou mentor, restant dans sa position basse malgré la disponibilité ou l’enthousiasme du sujet. Le risque systémique dans le cas contraire serait de provoquer un changement de type, l’ « acheteur » devenant « plaignant » voire simple « visiteur ». (1) Aspect
of theory of syntax, 1965
(2)
The theory and
practice of structural and strategic
therapies (3) Croyance
et santé /
Dilts/ La méridienne (4) Présupposé de programmation neuro-linguistique (5) Le développement de la personne / Dunod (6) Explorer les solutions en thérapie brève / satas J. Boutillier Thérapeute et coach Enseignant à l'Institut Normand de Coaching et de thérapies brèves PROGRAMMATION NEURO-LINGUISTIQUE
Définition Programmation
neuro-linguistique » ? Quel nom bizarre ! Effectivement, la
légende
dit que Richard Bandler,
co-fondateur de la PNL avec J.
Grindler, a
crée
ce terme pour impressionner des forces de l’ordre qui
s’inquiétaient
de son activité professionnelle. De la même
manière
ce terme aurait été gardé,
ajouté à
une kyrielle d’autres termes alambiqués pour
impressionner des éditeurs
frileux. Au-delà de cette terminologie difficile, la PNL
propose une "boite
à outil du communicateur" aussi pertinente
qu'efficace.
w Programmation
: tout
au long de notre vie, nous
programmons
des façons d’être, de
penser, de se comporter en
fonction de ce nous vivons
(expériences), rencontrons
(modèles). Chaque action peut être
présentée comme
un programme (de réussite, d’échec
etc…). Ainsi, face à une situation identique,
plusieurs personnes vont mettre en place des programmes différents,
car personnels.
Tout programme
peut être décodé
pour être ensuite rendu plus
performant ou adapté au bien-être, par exemple. w Neuro
:
cette capacité à mettre en place des
programmes personnels repose sur nos capacités
neurologiques. Cerveau, système
nerveux, sens nous permettent d’appréhender le
monde extérieur, de percevoir,
stocker et organiser l’information à notre
manière et de mettre en place telle
ou telle réponse en fonction ce qui se passe autour de nous,
ce qu’on appelle
fonction associative (association stimulus-réponse). w Linguistique
:
langage
verbal et non-verbal
consituent le révélateur
essentiel de ces fonctionnements
internes. Tout est
communication, et produit les informations qui
reflètent cette
manière personnelle de se représenter et
d’appréhender le monde.
Ainsi,
chacun construit sa carte
de la réalité (schémas
de pensée,
croyances et états internes, stratégies mentales,
système
de perception…). Elle détermine le sens
attribué au vécu, ainsi que le panel de
choix et solutions possibles (comportements). Cette notion de carte est
issue
de la sémantique générale et
d’Alfred
Korzybsky son fondateur qui écrit (Aspect
of theory of syntax,
1965) : « La carte n’est pas le territoire qu’elle représente » La PNL apporte les
outils permettant donc de
préciser la « carte de la
réalité » que
l’individu a mise en place et
de le rencontrer
sur ce territoire personnel. Une
fois identifiés la représentation du monde
et les modes de fonctionnement du sujet, on peut installer la relation dans ce
monde personnel pour développer une
communication épanouie et harmonieuse. On pourra
ensuite faire
évoluer cette carte personnelle, à
des degrés divers et en
fonction de l’objectif
d’intervention (convaincre, coacher,
améliorer le bien-être,
changer de fonctionnement…) PNL et
communication efficace
La
PNL s'intéresse aux processus, concrets et
opérationnels. Elle permettra entre autres la
précision et la pertinence en communication :w Avoir une stratégie d'objectif : déterminer un objectif et s'orienter vers celui-ci. w Etre "en tri sur l'autre" : observer l'interlocuteur, l'écouter, s'adapter à lui. w Créer et entretenir le rapport : installer le cadre et l'espace de la relation, être acteur de la communication. w S'adapter : privilégier le retour d'information et le traiter en s'adaptant. w Etre cohérent et pertinent : être en accord avec ses états internes et utiliser un langage de précision. L'individu et sa représentation du monde Comme
décrit dans ls paragraphes précédents,
un changement
se traduit par une évolution de la représentation
du monde du sujet à travers
ses différents filtres personnels. La relation pour
être efficiente, doit donc
s’installer et évoluer dans cette carte de la
réalité personnelle de l’individu.
Les solutions mises en place seront alors des solutions personnelles et
adaptées à son équilibre.
Une des compétences du thérapeute ou du coach sera donc de savoir identifier ce monde personnel, cette carte du réel pour ensuite la faire évoluer en y plaçant les interventions. Différents éléments en thérapie brève aident à cartographier cet univers intérieur d’un individu. Calibrer les états internes Calibrer,
c’est observer de manière précise et
approfondie
les réactions conscientes et inconscientes produites par le
client alors qu’il
est en train de vivre un état interne particulier, pour
ensuite garder en
mémoire cette association (état
interne-réactions conscientes et
inconscientes).
Le
premier filtre mis en place par l’individu entre lui et
la réalité est construit par les sens. Le
bébé appréhendra la
réalité en
fonction de critères sensoriels : chaud/froid,
agréable/désagréable. La
première étape avant conceptualisation est
sensorielle. Nos sens sont
constamment mis à contribution. Tout individu
connaît cette stimulation
sensorielle. C’est l’organisation et le tri des
informations qui est personnel
à chaque personne : la représentation
sensorielle de la réalité. Viendront
ensuite conceptualisation, choix, émotions,
comportements…
1. Canaux sensoriels La
réalité
« café » sera
ressentie de diverses
manières : pour un individu, la couleur noire du
café, pour un autre la
chaleur de la tasse sous les doigts ou le goût du liquide
dans la bouche, pour
un autre encore le bruit de la cafetière et enfin pour un
dernier l’odeur du
café.
Chacun perçoit la réalité selon un canal sensoriel privilégié. Ses canaux ici seront simplifiés en visuels, auditifs et kinesthésiques. Le canal kinesthésique comprendra dans cet ouvrage les sens du toucher du goût et de l’odorat mais aussi ce qui est lié aux sensations internes, au mouvement et à l’espace. Chacun possède un système de représentation sensoriel dominant, mais cela n’implique pas pour autant que d’autres systèmes n’entreront pas en jeu à un moment ou à un autre. On relève environ dans la population 50% de personnes à dominante visuelle, 30% à dominante auditive, 20% à dominante kinesthésique. Laissons-nous aller à un petit test : Répondez de façon spontanée aux questions suivantes en encerclant la lettre correspondante et voyez le résultat dans le corrigé. Source : ID Com International Inc. 1. Vous êtes en congé et il pleut : A- Pour vous, la journée est «perdue» B- Vous surveillez l'apparition de l'arc-en-ciel C- Vous aimez l'odeur de l'air et des feuilles mouillées D- Vous écoutez le bruit de l'eau sur le toit 2. Dans un grand magasin, vous êtes agacé par : A- Les annonces et promotions que l'on fait au micro B- Le changement de rayon des produits que vous achetez C- L'absence de vendeur ou de conseillère pour vous guider D- L'augmentation des prix. 3. A la station libre-service : A- Vous vous fiez au son du dispositif d'arrêt de la pompe; B- Vous surveillez au cadran la quantité et le prix; C- Vous profitez de cette pause pour prendre une bouffée d'air; D- Vous calculez votre consommation depuis le dernier plein. 4. En voiture, lorsque vous ne conduisez pas : A- Vous écoutez la radio; B- Vous en profitez pour regarder le paysage; C- Vous êtes relaxe et détendu; D- Vous avez tendance à conduire à la place du chauffeur. 5. Un chien ou un chat réclame vos caresses : A- Vous ne comprenez pas trop ce qu'il vous veut; B- Vous le prenez dans vos bras sans aucune gêne; C- Vous caressez doucement sa fourrure; D- Vous n'aimez pas trop ce contact. 6. Dans une foire, un cirque ou une exposition : A- Le bruit des machines et des gens vous agresse; B- La diversité et les couleurs des étalages vous charme; C- Vous vous mélangez à la foule qui se presse à un kiosque; D- Vous vous rappelez d'autres événements semblables. 7. Dans une salle de danse ou de spectacle : A- Vous trouvez la musique trop bruyante; B- Vous observez surtout les effets de l'éclairage; C- Vous sentez toute de suite s'il y a ou non de l'ambiance; D- Vous avez pris soin de réserver une table, bien sûr... 8. Au restaurant, vous appréciez tout d'abord : A- L'ambiance créée par la musique; B- La décoration de la salle à manger; C- Le confort des chaises; D- La variété et l'abondance du menu. 9. A votre réveil, vous remarquez : A- La sonnerie de votre réveille-matin; B- La lumière du jour à travers la fenêtre; C- Qu'il vous faut quitter la chaleur de votre lit; D- Vous anticipez ce que vous avez à faire aujourd'hui. 10. Dans le métro, le train, l'avion ou l'autobus : A- Vous écoutez les conversations des gens; B- Vous observez les autres passagers; C- Vous trouvez qu'il fait chaud ou froid; D- Vous êtes plongé dans vos pensées. 11. A l'intérieur d'une église, vous êtes frappé : A- Par la qualité du silence; B- Par la pénombre et la lueur des cierges et des vitraux; C- Par l'odeur de la cire ou de l'encens; D- Par rien de précis. 12. Vos voisins reviennent de voyage : A- Vous pensez au bruit, qui va recommencer; B- Vous trouvez qu'ils ont l'air reposé; C- Vous êtes bien content pour eux; D- Vous songez à vos prochaines vacances. 13. Sur la plage, votre attention est captée par : A- Le bruissement des vagues et les cris des oiseaux; B- La beauté du paysage et de l'environnement; C- L'odeur de l'air et des embruns; D- Vous analysez l'heure et l'à-propos de votre promenade. 14. Dans votre bain ou votre douche : A- En paix, vous y chantez ou écoutez de la musique; B- Vous rêvassez doucement; C- Vous aimez la douceur de l'eau chaude sur votre peau; D- Vous savez exactement pourquoi cela vous détend. 15. Vous achetez un vêtement : A- Parce que sa valeur et son prix vous satisfont; B- Parce que vous voyez qu'il vous va bien dans la glace; C- Parce que c'est le plus doux et le plus confortable; D- Parce qu'il vous paraît éminemment pratique. Additionner : un point à chaque A, deux à chaque B, trois à chaque C et quatre points à chaque D. Résultat : - Moins de 20 points vous êtes auditif. - Entre 21 et 35 points: vous êtes visuel. - Entre 36 et 45 points vous êtes kinesthésique. - Plus de 45 points: vous vous fiez à votre «dialogue intérieur». Il est possible aussi que vous soyez un auditif ou un visuel qui a développé son côté complémentaire et... qui a tendance à rationaliser. 3. Identifier le canal dominant de l’autre Différentes
informations permettent de déterminer quel
canal sensoriel le sujet utilise de manière
préférentielle :
w Signes non-verbaux : les indices non-verbaux sont nombreux : bien que ces éléments soient schématiques, ils participent à identifier la dominante sensorielle
w
Prédicats : lorsque nous
nous exprimons, nous sélectionnons inconsciemment un
vocabulaire correspondant à notre canal dominant. Ainsi pour
dire qu’il est
d’accord avec une proposition, un visuel va dire :
« je vois ce que
tu veux dire », un auditif
« J’entends bien », un
kinesthésique : « Je sens bien
cette solution ».
L’examen des prédicats
utilisés est donc un
bon outil pour déterminer le canal dominant d’un
sujet. Voici quelques exemples de prédicats visuels, auditifs et kinesthésiques :
Comment sais-tu cela ? Un visuel répondra : « Je vois bien que… » Un auditif répondra « Ca me parle. » Un kinesthésique « Je l’ai tout de suite senti… » 4. Les accès oculaires Les
accès oculaires et leur observation permettent
d’identifier quel type de représentation interne
met en place une personne pour
traiter l’information (lorsqu’elle se souvient,
réfléchit ou s’exprime).
L’observation des yeux permet d’avoir des
indications en temps réel sur la
structure de la représentation, sur ses composants.
Les accès à gauche correspondent à la recherche de souvenirs (visuels ou auditifs) ou de sensations kinesthésiques. Par exemple, les mouvements oculaires qui accompagnent la réflexion qui suit cette question : « Où se sont passées vos dernières vacances ? » (recherche de souvenirs visuels ou auditif pour réaccéder à l’expérience et pouvoir donner une réponse). Les accès à droite correspondent à la fabrication d’une représentation visuelle ou auditive ou au dialogue intérieur (la personne entre en conversation avec elle-même). Par exemple, les mouvements oculaires qui accompagnent la réflexion qui suit cette question : « Comment imaginez-vous vos prochaines vacances ? » (fabrication d’une représentation future pour pouvoir répondre à la question). L’intérêt
des mouvements oculaires est d’être
immédiat et
inconscient. Il permet d’accéder au processus
interne qui relie à l’expérience
et d’en préciser le déroulement, qui
n’est connu consciemment que de manière
parcellaire.
Par exemple : « - Je l’ai vu en face de moi (yeux en haut à droite) et… je ne sais plus… (yeux en bas à droite qui donne une indication de dialogue intérieur) - Que vous êtes-vous dit ? » 5. Filtres généraux Nous filtrons donc la réalité, cela plutôt trois fois qu’une. Ces filtres généraux et leur utilisation par le sujet déterminent également des particularismes individuels. w Filtre neurologique : notre perception de l’extérieur dépend de notre cerveau, de notre système nerveux, de la perception par les sens… w Filtre culturel, social : nous apprécions la réalité selon les critères du groupe auquel nous appartenons. w Filtre personnel : chaque individu est unique, aura donc une conceptualisation du réel personnelle en fonction de ses différentes expériences (éducation, influence familiale, sociale, événements de vie…). Les submodalités Nous
encodons tous le réel en utilisant les canaux de
perception décrits plus haut. Les submodalités
représentent les détails de cet
encodage (comment nos 5 sens ont archivé, stocké
une expérience).
1. Première submodalité : Associé / Dissocié Cette submodalité est prépondérante. Si on est acteur d’un souvenir, on le vit de l’intérieur, sans recul : on voit, on entend, mais aussi on ressent à chaque rappel. Si on est spectateur, on se représente dans la situation, on peut établir un recul : on voit, on entend, mais on ne ressent pas. Ceci est important : quand on est dissocié, on ne ressent pas (kinesthésique : sensations corporelles…) D’un point de vue général, l’intérêt sera d’être : - Associé au positif - Dissocié du négatif 2. Quelques exemples de submodalités Les submodalités sont infinies. w Canal visuel : Associé/dissocié - stable/flottant net/brouillé
lumineux/sombre -
focalisation/écran large -
image
immobile/image en mouvement - grand/petit
– proche/lointain –
en trois dimensions/en deux dimensions
w Canal auditif : Volume sonore - distribution droite/gauche du son – bruits de fond ou non – paroles ou non – sons graves/aigus – sons proches/sons lointains w Canal kinesthésique : Lourd/léger - Chaud/froid - doux/dur – stable/vacillant – consistant/vide - corporalité ressentie, endroits du corps… « On ressent ce que l’on pense ». Il est donc intéressant de se pencher sur l’encodage du réel vécu, sur les représentations mentales construites… Car agir sur ces représentations, c’est agir sur le ressenti du réel, de l’ici et maintenant : développer le positif, neutraliser ou minorer le négatif, transformer différents états internes… Modélisation du réel (ou modelage universel) Pour
construire notre carte de la réalité, notre modèle du monde, nous sélectionnons
des informations. Ce processus de tri nous est propre. Il est sensé nous
simplifier la vie, nous permet d’appréhender la complexité de manière
supportable. On peut penser la réalité comme une boule de pâte à modeler vierge
que chacun façonne à sa manière. Selon les cas et les personnes, l’information
va subir différents traitements. Nous en retiendrons trois, essentiels : - Généralisation :
il s’agit d’établir une règle
générale à partir d’un ou plusieurs
événements particuliers. Ce processus est
éminemment
utile car à la base de nombreux apprentissages : quand on
sait ouvrir une
porte, on peut généraliser la compétence à
toutes les portes et ainsi se
simplifier la vie. Pour donner un autre exemple, l’enfant qui
approche de trop
prêt un feu de cheminée va lui aussi établir une
généralisation utile qui
pourra lui resservir : « le feu, ça brûle
et c’est dangereux ».
La généralisation est un raccourci qui permet de soulager
les processus mentaux
en élaborant des règles internes de fonctionnement, ce
que nous nommerons
croyances (cf p.). Notre modèle du monde est ainsi construit
à base de
nombreuses généralisations successives. A contrario par
exemple, le salarié
pressé comme un citron par son patron peut en venir rapidement
au point de vue
« tous les patrons sont des exploiteurs ». Il
généralise et s’enferme
dans une représentation du monde de l’entreprise
limitante. On le voit, la
généralisation est un processus de traitement de
l’information. Comme tout
processus, il n’est ni bon ni mauvais. Tout dépend du
contexte et de
l’utilisation qui en est faite. - La
distorsion :
elle consiste à déformer de manière significative la réalité vécue. L’intuition
constitue par exemple en un processus de distorsion. Sans preuve tangible, on
en arrive à une conclusion aléatoire. Cela peut donner des conclusions
brillantes mais aussi problématiques. Par exemple, le jeune homme qui pense au
sujet de sa dulcinée : « elle me prend pour un con », sorte de
lecture de pensée. -
L’omission :
il s’agit du fait de sélectionner et donc de laisser de côté de nombreuses
informations informations. Comme nous l’avons vu, nous baignons dans un flot
d’informations. Nous mettons nécessairement en place un tri sélectif. En cours de rédaction J. Boutillier Thérapeute et coach Enseignant à l'Institut Normand de Coaching et de thérapies brèves Bibliographie
Bibliographie idéale :Un cerveau pour changer / R. Bandler / Interéditions 1990 Les secrets de la communication / Bandler / Le Jour 1982 Le recadrage - Transformer la perception de la réalité avec la PNL / Bandler et Grinder / Interéditions 1982 Transe-Formations - Programmation neuro-linguistique et tehniques d’hypnose ericksonienne / Bandler et Grinder / Interéditions Le temps du changement / R. Bandler / La tempérance Peurs, phobies et compulsions / R. Bandler / La tempérance Apprendre à apprendre avec la PNL / A. Thiry et Y. Lellouche / De Boeck Université Comprendre la PNL / / C. Cudicio / Ed. d'Organisation Derrière la magie / A. Cayrol et J.de Saint-Paul / InterÉditions Croyances et santé / R. Dilts / La méridienne Maitriser l'art de la PNL / C. Cudicio / Editions d'organisation THERAPIE
STRATEGIQUE
Présentation
Comme
l’écrit P. Watzlawick (Stratégie de
la
thérapie brève /
Seuil), l’approche stratégique est
« une
école de pensée qui étudie
« comment »
les êtres humains se rapportent à la
réalité, ou, mieux, comment chacun
de nous
entre en relation avec
soi-même, avec les autres et avec le
monde ».
Nous
pouvons reprendre en détail cette
définition :
è Le
sujet
construit « sa
réalité » et réagit
en
fonction de cette lecture personnelle. L’école
de
Palo alto,
pionnière de l’approche
stratégique définit deux niveaux de
réalité :
- Réalité de premier ordre : il s’agit de la réalité que nous percevons à travers nos sens. - Réalité de deuxième ordre : il s’agit de la signification que nous attribuons à ces perceptions. è Tout comportement, adapté ou non au bien-être est alors « le produit d’une relation active entre nous-mêmes et ce que nous vivons ». Toute personne vivant des difficultés souffre de sa relation au monde. Le centre de l’attention est alors l’individu en interaction. Une intervention est alors nécessairement systémique. è Autre particularité de l’approche stratégique (et plus généralement des thérapie brèves d’inspiration ericksonienne) : le thérapeute s’intéresse au « comment » plutôt qu’au « pourquoi » (central par exemple en psychanalyse). On s’intéresse ici au processus menant à la problématique (le rapport à la réalité et les tentatives de solutions mises en œuvre), plutôt qu’au contenu (la réalité elle-même). Présupposés On ne peut pas ne pas communiquer « Tout
parle
dans l'univers ; il n'est rien qui n'ait son
langage. » Jean de La
Fontaine On
retrouve ce présupposé notamment dans la
programmation neuro-linguistique et l’Ecole
de Palo Alto. Il est impossible d’adopter un comportement qui
n’envoie pas
d’information, de manière consciente ou
inconsciente. Comme l’écrit P.
Watzlawick,
« il n’y a pas de
« non-comportement » ».
Même le mutisme
ou l’immobilisme constituent un message. Quand des individus
sont en
interaction, une communication se construit nécessairement
entre eux. Ce point
de vue est novateur, car prenant en compte une communication
permanente,
prenant en compte les individus mais aussi leurs
interactions : chacun
organise, recadre, modifie et adapte son comportement en fonction des
informations retour qui parviennent. Chaque individu existe donc par
lui-même
mais également en fonction des relations qui se mettent en
place entre lui et
les autres. Il ne s’agit plus uniquement d’une
psychologie de la personne ou
d’un processus de psychologie sociale posant
l’unique relation comme objet,
mais d’une approche qui se penche sur les individus et leurs
interactions. Il y
a nécessairement un message, et chaque message est
à la fois un message et une
réponse à un autre message, cela
intentionnellement ou non. On rejoint en cela les
concepts de la cybernétique. En conséquence,
communiquer,
c’est être conscient de que l’autre
produit sur soi mais aussi de l’effet qu’on
produit sur l’autre en retour : tout est signe, dans
une boucle simultanée
et ininterrompue. On
pourrait reprendre ainsi ce présupposé :
Tout comportement en
interaction a valeur de message. Ce point
de vue pose que l’on ne doit pas
alors uniquement centrer son attention sur un individu en constante
interaction et cela à différents niveaux.
La communication est à
dominante non-verbale L’homme
communique donc à tous moments. Il convient
également d’ajouter ici qu’il
s’agit d’une communication à
multi-niveaux car verbale et non verbale. La
communication verbale ne représente qu’une faible
part des informations que
nous émettons. Nos comportements (au sens large) constituent
une grande
majorité de ce que nous communiquons à
l’autre : gestes, mimiques, regard,
attitudes, postures, émotions, ton de voix (ce que certains
nomment données
para-verbales), utilisation générale de
notre corps, énergie que nous
transmettons etc… sont autant de signes transmis et
perçus. En même temps que
nous parlons (ou pas), le langage non-verbal est
instantanément reçu, traité et
interprété, consciemment ou inconsciemment, par
l’interlocuteur. La
communication non-verbale est majoritaire et
prépondérante dans une interaction
(70 % de la communication est non-verbale, selon certaines
expériences). Le
non-verbal constitue la véritable représentation
de l’expérience. Communiquer
révèle alors ici deux enjeux : -
Développer la conscience des messages non-verbaux que
l’on produit pour pouvoir
ensuite les faire évoluer, les adapter à
l’objectif à atteindre. - Développer sa capacité à appréhender l’expression non-verbale de l’interlocuteur, en terme d’observation et de compréhension. Bibliographie
Bibliographie idéale sur : La réalité de la réalité : Confusion, désinformation, communication / P. Watzlawick / Seuil Le langage du changement / P. Watzlawick / Seuil Une logique de la communication P. Watzlawick, J. Beavin et D. Jackson / Seuil L'invention de la réalité / P. Watzlawick / Seuil L'art du changement / P. Watzlawick, G. Nardone / L'esprit du temps Sur l'interaction / P. Watzlawick & J. Weakland / Seuil Changements : paradoxes et thérapie / P. Watzlawick, J. Weakland, R. Fisch / Seuil Une logique de la communication / P. Watzlawick, J. H. Beavin, D. Jackson / Seuil Vers une écologie de l’esprit tome I / G. Bateson / Seuil Vers une écologie de l’esprit tome II / G. Bateson / Seuil La nature et la pensée / G. Bateson / Seuil Communication et société / G. Bateson – J. Ruesch / Seuil La nouvelle communication / Y. Winkin / Seuil L'école de Palo Alto / E. Marc – D. Picard / Retz A la recherche de l'école de Palo-Alto / J.J. Wittezaele – T. Garcia / Seuil THERAPIE
ORIENTEE SOLUTIONS
«
Le client construit sa propre solution en se basant sur ses propres
ressources
et ses propres succes » De Shazer
A l’image de la psychanalyse, la démarche thérapeutique s’inscrivait encore il y a quelques dizaines d’années dans le passé. Le comportementalisme ou la systémique se sont penchés à partir des années 60 sur le présent, l’ "ici et maintenant". La thérapie évolue encore actuellement vers le futur : la question essentielle devient « Comment être bien demain » ? L’influence de M.H. Erickson dans ce domaine est prépondérante : dès les années 60, il suggérait à ses patients d’essayer d’autres stratégies sans s’arrêter nécessairement à analyser la structure ou la construction du problème présent. Il était en cela le précurseur de la thérapie orientée solutions exposée sur cette page. Orientation solutions Inspirée des travaux sur la communication de Bateson ou Weakland, de l’approche psychothérapeutique de Milotn Erickson, l’approche orientée solutions est une approche inductive qui s’oriente vers ce qui est utile est générateur de solutions. En d’autres termes, alors que traditionnellement, une démarche de changement se penche sur les problèmes à résoudre, cette approche se centrer sur les solutions à mettre en place : plutôt que « Pourquoi est-ce que ça va mal ? », le questionnement va être : comment faire pour aller mieux ? »
Perspective des points forts Saleebey expose avec pertinence le pouvoir donné au client dans ce qu’il nomme la Perspective des points forts : 1. En dépit des difficultés de la vie, toute personne possède des points forts qui peuvent être mobilisés pour améliorer sa vie. Les praticiens doivnt respecter ces points forts et les directions dans lesquelles les clients souhaitent les appliquer. 2. La motivation du client s’accroît si l’accent est mis en permanence sur les points forts qu’il a révélés. 3. La découverte de ces points forts requiert un processus d’exploration conjointe entre clients et professionnels ; même un praticien expert ne sait pas, en fin de compte, ce que les clients ont besoin d’améliorer dans leurs vies. 4. Se centrer sur les points forts détourne les praticiens de la tentation de juger ou de blâmer les clients à propos de leurs difficultés, et les pousse à découvrir comment les clients ont réussi à survivre, même dans les moments les plus difficiles. 5. Tous les environnements, même les plus sombres, contiennent des ressources. J. Boutillier Thérapeute et coach Enseignant à l'Institut Normand de Coaching et de thérapies brèves Présupposés
de l'orientation solutions
Bill
O'Hanlon est un élève d'Erickson ayant
axé son
approche sur l'orientation solutions. Voici quelques
présupposés énoncés dans
son ouvrage L'orientation
vers les solutions (Satas) accompagnés de
commentaires.
è « Les clients ont des ressources et des points forts pour résoudre les problèmes Souvent les clients, submergés par les difficultés de leur vie, perdent de vue leurs capacités à résoudre les problèmes. Ils peuvent simplement avoir besoin qu'on leur remette en mémoire des outils qu'ils possèdent déjà pour développer des solutions durables et satisfaisantes… dans d’autres cas, on peut les aider à accroître ou à aiguiser certaines de leurs capacités afin de mettre de l’ordre dans leur situation». Erickson disait souvent : « il s’agit simplement de faire quelque chose que vous savez déjà faire ». La thérapie mobilise et/ou développe des ressources propres au sujet, déjà présentes. Pour paraphraser le titre d’un livre de L. Duncan, le client est le héros de la thérapie. è "Le changement est permanent Si vous supposez que le changement est permanent, vous vous comporterez comme si le changement était inévitable. De manière verbale ou non-verbale, vous communiquerez aux clients l'impression qu'il serait étonnant que leur problème puisse persister…Pour nous, l'univers est un monde de changement. Les situations des gens changent en permanence, et c'est le regard qu'ils portent sur les situations qui reste le même quand ils signalent que rien n'a changé." Ceci est une profession de foi que le thérapeute doit avoir assimilée pour qu’elle vienne imprégner l’intervention thérapeutique. Cet aspect oriente entre autre l’attention du thérapeute et du client vers ce qui change. Tout change. Ceci induit que le changement est inévitable et qu’un problème qui persiste n’est plus alors qu’une question de point de vue. è "Le rôle du thérapeute est de repérer et d'amplifier le changement" "En tant que thérapeutes, il est clair que nous avons un devoir. D'abord, celui d'être clair avec nous-mêmes; et ensuite de rechercher chez les autres tout signe de clarté et de leur en donner acte, et de les renforcer dans tout ce qui est équilibré chez eux." (G. Bateson 1972) La thérapie crée une réalité particulière ou ce qui est efficace est amplifié, ce qui ne l’est pas est laissé de côté comme des solutions inappropriées. Les clients sont installés dans un « encore plus de solutions inefficaces qui accentuent le problème », l’intervention doit les placer dans un « encore plus de solutions efficaces qui produisent des solutions » Erickson disait : « il ne faut pas une très grande brèche pour que toute la structure de la digue en vienne à changer » è "En général, il n’est pas indispensable d’en savoir beaucoup sur le problème pour le résoudre." Trop d’information peut « tuer l’information » : «nous avons remarqué que les thérapeutes restent souvent bloqués parce qu’ils ont trop d’informations (et non trop peu), ou trop d’informations sur le problème et pas assez sur la solution. » L’approche est orientée vers l’expertise du client dans la résolution de son problème. Si on donne de l’importance au problème… il prend de l’importance. L’enquête doit être approfondie sur les solutions à mettre en place, disséquer la genèse de la difficulté n’est pas forcément nécessaire. è "Il n’est pas nécessaire de connaître la cause ou la fonction d’un problème pour le résoudre. Le « pourquoi ça va mal » sert peu à la mise en place de « comment faire pour aller bien ». Influence psychanalytique oblige, la culture de la personne et du thérapeute les orientent vers de tels présupposés (trouver la cause) alors qu’on peut tout à fait résoudre un problème sans en identifier la cause. Ce postulat de l’importance de la recherche de la cause est essentiellement sociétal mais n’a que peu de valeur en terme d’efficacité thérapeutique. è "Un petit changement est la seule chose qui soit nécessaire : un changement dans une partie du système peut entraîner des changements dans une autre partie du système. Les personnes sont souvent prises dans un cercle vicieux : un élément en a entraîné un autre, jusqu’à constitution d’un système entier qui dysfonctionne. La résolution du problème peut tout à fait suivre la même structure à travers un cercle vertueux : un changement en entraîne d’autres, fait « boule de neige ». è "Les clients définissent les objectifs Ercikson disait : «Chaque personne est un individu unique. La psychothérapie doit donc s’adapter pour aller à la rencontre de la spécificité de l’individu, et non façonner la personne pour qu’elle s’adapte au lit procustien d’une théorie hypothétique du comportement humain. » Il n’y a tout d’abord pas une manière juste ou valable de vivre sa vie. Ce qu est adapté pour une personne ne le sera pas pour une autre. Seul le client connaît son domaine de définition. De plus, en lui permettant de fixer ses objectifs, on renforce sa position d’expert. è "Il est possible d’obtenir des changements rapides ou de résoudre rapidement des problèmes." Les attentes et croyances du thérapeute conditionnent le résultat de la démarche. La thérapie, influence psychanalytique oblige, présente la réputation d’être longue, tortueuse, difficile… Mais il peut tout à fait en être autrement si le thérapeute et le client co-créent une réalité thérapeutique différente. Il n’y a que peu de rapport entre importance ou intensité d’un problème et vitesse de résolution. è "Il n’y a pas une façon « juste » de voir les choses ; différents points de vue peuvent être aussi valables et s’adapter aussi bien au fait." Toute représentation est valable, ce qui compte est son utilité en fonction de la résolution du problème : l’opinion des gens vis-à-vis de leur problème augmente ou diminue les chances de voir émerger des solutions. Les points de vue qui proposent des solutions sont utiles, les point de vue qui renforcent le problème ou le bloque sont inutiles. Le recadrage de points de vue inutiles est donc un outil puissant de changement. "L’intérêt est porté sur ce qui est réalisable et qui peut être changé, plutôt que sur ce qui est inaccessible et qui ne peut pas être changé." Les objectifs doivent être bien définis et réalisables dans un délai raisonnable. On s’intéresse à ce qui peut être modifié, aux éléments les plus accessibles au changement. On préfère se centrer sur la réalisation d’objectifs modestes, qui auront des répercussions dans les autres domaines de vie. Les grandes conjectures psychologiques ont pour effet, en analysant et étiquetant un problème humain de le cristalliser, de l’augmenter et de le rendre chronique. Eléments de T.O.S. D’inspiration ericksonienne, la thérapie orientée solutions (« T.O.S. ») va répondre à une démarche précise et une orientation intéressante. Il s’agit d’une philosophie particulière et novatrice de l’accompagnement, pétrie de bonnes idées donc chaque coach ou thérapeute pourra extraire l’essence utile. La colonne vertébrale d’une T.O.S. est présentée ici : 1. Contact
: « En quoi puis-je vous être utile ?
» 2. Elaboration
d’objectif : « Qu’est-ce qui sera
différent dans votre vie
(votre pratique, vos résultats…) quand le
problème sera résolu
? » Question
miracle Intérêt
de la question miracle : Autour de la
question miracle : - «
En
quoi est-ce important pour vous ? »
- «
En
quoi les choses seront-elles différentes autour de vous ?
» - «
Dans
quelle situation spécifique ce serait différent ?
» - «
Qu’est-ce
qui se passera de positif ? » - «
Quel
sera le premier signe que quelque chose à changé
? » - «
En
quoi cela changera pour vous ? » - «
Concrètement,
qu’est-ce qui changera ? »
- «
En
quoi est-ce un défi pour vous ? »
3. Explorer les exceptions : les moments où ça se passe bien. Lorsqu’un sujet fait une démarche de thérapie ou de coaching, il est « orienté problème ». Il peut d’ailleurs évoquer longuement ses difficultés, dans les moindres détails : en T.O.S., plus on parle d’un problème, plus le problème grossit. Mais à l’inverse plus on parle de solutions, plus les solutions prennent leur place dans la réalité du sujet. On peut bien entendu à titre d’information recevoir les manifestations négatives de la problématique, mais l’outil essentiel sera constitué par les moments où le problème ne se produit pas : les exceptions. D’après De Shazer, les exceptions sont « ces expériences passées de la vie du client où le problème n’est pas apparu alors qu’on aurait pu s’attendre raisonnablement à ce qu’il surgisse ». il est noter que l’exploration des exceptions peut se faire de manière associée (perceptions du sujet), mais aussi dissociée (perceptions que pourrait avoir un observateur extérieur). Prendre
conscience
des exceptions Exceptions
délibérées ou aléatoires
Demander des
précisions A tout moment de cette démarche, il est important de s’inscrire dans la carte du sujet dont les éléments sont éxposés dans ls pages de ce site traitant de PNL et d’hypnose ericksonienne : canal dominant, métaprogramme, valeurs, croyances… Plus la synchronisation entre thérapeute et client sera développée, plus la relation sera pertinente et les solutions individualisées et efficaces. 4. Feed
back et tâches - Compliments : le compliment renforce et motive le client. Il valide ce qu’il perçoit et ce qui est important pour lui. Là aussi, avec le compliment, il y a orientation solution. Ils dynamisent et installent l’individu dans son processus de changement : à travers ses points forts et les exceptions, il possède les moyens de son évolution. En cela, on retrouve le précepte ericksonien ou PNListe qui établit que chaque homme a en lui les ressources de son évolution. - Pont : le pont se trouve entre compliment (constat) et tâches (passage à l’action). Le pont effectuera donc une transition entre forces, potentialités et action à travers une évocation de l’objectif. - Tâches : en T.O.S., des tâches sont prescrites. Ce sont exclusivement des tâches d’observation et des tâches de comportement. Il s’agira donc de recueillir des informations concernant les moments d’exceptions ou de développer les facteurs créant ces exceptions. Bibliographie Bibliographie idéale sur : Guide du thérapeute au pays du possible / W.H. O’Hanlon & S. Beadle / Satas Un livre orienté solutions sur la communication. De nombreuses techniques, simples et pratiques sont proposées par Bil O'hanlon.
Les mots étaient à l'origine magiques / Steve de Shazer / Satas Dans
le droit fil de ses précédents ouvrages, Steve de
Shazer souligne ici l'importance d'une étude attentive de la
conversation thérapeutique.
Orientation
vers les solutions / W.H. O’Hanlon / Satas
Un ouvrage fondateur de la thérapie orientée vers les solutions. Dans ce livre, deux cliniciens réputés pour la clarté et l'humour de leurs séminaires, retracent l'évolution de cette approche, mettent en relief les hypothèses qui favorisent les changements, et proposent ensuite des lignes directrices claires, concrètes et détaillées pour transformer la théorie en pratique. Pour professionnel, indispensable. De l'entretien à la solution : l'accent sur le pouvoir des clients / De Jong & Berg / Satas Ce livre passionnant est consacré aux techniques d'entretien basées sur la thérapie centrée sur la solution, une approche particulièrement adaptée aux impératifs actuels de la pratique dans les professions d'aide. Thérapie conjugale brève / O'Hanlon / Satas En rupture radicale avec les techniques traditionnelles de la thérapie conjugale, les auteurs utilisent la puissance de la confirmation personnelle et des stratégies orientées vers les solutions pour sortir des impasses de la vie de couple. Ils aident les couples à trouver des problèmes qui peuvent être résolus, à agir en collaboration et à changer les comportements destructeurs.
Définition La thérapie cognitive s’installe peu à peu à partir des années 60, avec T. Beck. Travaillant originellement sur la dépression, il relève l’existence de blocages cognitifs au changement : pensées automatiques, dialogue intérieur… Loin de la psychanalyse, ces processus de pensées portent sur des sujets bien « concrets ». A partir de ce constat va se mettre en place un modèle cognitif, adaptable notamment aux troubles anxieux. L’approche cognitivo-comportementale (pour parler plus simplement, l’analyse des pensées, croyances et des comportements qu’elles provoquent) est un élément essentiel et fondateur de toute démarche thérapeutique. Chaque
être
humain vit des situations. Ces situations sont
interprétées
par l'intermédiaire de pensées
(autoverbalisations) ou d'images
mentales (dialogue intérieur).
Le système cognitivo-comportemental de l'individu pourrait être représenté comme suit : Les thérapies
cognitives et comportementales étudient ce
système, mettent
en valeur des disfonctionnement ou distorsions au niveau cognitif
(pensées,
...). L'approche cognitive a pour but de restructurer ces
schémas. Nous
pensons
« Je pense donc je suis » A tout moment nous pensons. Ce qui est cognitif regroupe les pensées, système de représentation, images mentale que nous mettons en place entre nous et la réalité. Ce système de représentation s’établit en fonction de nombreux filtres, détaillés précédemment. Nous construisons donc notre propre lecture de la réalité. Ce que nous
pensons Si on mène l’enquête, on se rend compte que chaque individu va avoir une lecture personnelle de la réalité, plus ou moins adaptée au bien-être. Schématiquement, cette adaptation va se révéler par la proportion de pensées négatives et positives : La restructuration
cognitive va donc avoir notamment pour but de rétablir un
certain
équilibre, diminuer les proportions du négatif,
augmenter
celles du positif, cela non pas en sombrant dan un positivisme
béat
mais en observant la réalité le plus
objectivement possible. Pensée
et émotion
« Nous ressentons ce que nous pensons » C’est là un élément essentiel. Si nous reprenons le schéma précédemment utilisé, il y a un lien à bien intégrer. Ce n’est pas la réalité que nous ressentons mais ce que nous pensons de la réalité. On vit une situation, on en pense quelque chose. De ce qui est pensé découleront et dépendront les émotions, comportements. Il y a quelques années je travaillais avec une jeune phobique sociale. Elle ne voulais plus sortir. Nous découvrîmes qu’elle avait un grand-père dont le dicton favori était : « l’homme est un loup pour l’homme ». Peu à peu, elle avait intégré ce dicton, le posant comme une vérité absolue. Tout le monde lui reprochait de ne pas vouloir sortie. Je lui dis à l’époque : « Tu as entièrement raison de ne pas sortir. Aller au milieu des loups, moi non plus je ne le ferai pas ». Elle me considéra autrement, et nous avions pu alors commencer à travailler sur cette vision du monde. Etait-ce vrai ? Etait-on tous des loups ? (A la fin je l’accueillais d’ailleurs en hurlant à la mort !). Ayant recadré ce système de pensée, modéré sa croyance, elle a pu ressortir. Une croyance n’est pas une vérité, une croyance est une théorie sur la vie énoncée à travers de nombreux filtres, tenue comme vraie, absolue mais non-vérifiée. L’ émotion est justifiée, est en cela complètement respectable quelle qu’elle soit, mais la pensée en amont ne l’est pas. En cela, la thérapie cognitive pourrait être appelée la "thérapie du bon sens". Pensées
automatiques
Le cognitivisme est avant tout une science de la pensée. On analyse donc ce qui, dans les pensées, modes de pensées, dans les croyances, disfonctionne et génère le mal-être. Penser, chez l’être humain se concrétise, schématiquement de deux manières : Pensées
automatiques Ex : « ça n’arrive qu’à moi », «de toute façon je vais me planter », «il ne me supporte pas … » Ce mode de
pensée est donc automatique, immuable et constant : la
pensée
contrôle le sujet Pensées
rationnelles Du choix entre
ces deux modes de réponses de la pensée
dépend l'équilibre
du sujet. Remettre en cause ses a-priori, c’est se permettre de repartir sur de nouvelles bases, de rendre possible le changement, de générer d’autres comportements chez soi et, en interrelation chez les autres. Distorsions
Les distorsions de la pensée sont le fruit d’interférences arbitraires du sujet sur ses pensées. Ces processus bien entendu, nourrissent et aggravent le mal-être. Lectures
de pensées : l’individu pense savoir ce
que pensent les autres
sur lui-même. Affirmation
sans preuve : ce sont la plupart du temps des
prédictions aléatoires,
à la forme négative.
Maximalisation
et minimalisation : Tendance à surestimer les
échecs,
à sous estimer les réussites.
Généralisations
abusives Tout ou
rien : Déduction
abusive ou sélective : tendance à ne
retenir que ce qui
sert l’idée anxiogène, en le sortant de
son contexte. Personnalisation
excessive des événements : ramener les
événements
à soi. Flêche
descendante
Intéressante, cette technique montre la tendance du sujet stressé (et anxieux) à choisir l’option la plus défavorable ou pessimiste. Cette démarche cognitive est d’ailleurs tellement développée que l’individu n’envisage plus que cette hypothèse catastrophiste. Il se focalise sur une des facettes de la réalité qui s’offrent à lui. La flèche descendante est une technique de découverte par le sujet de ses schémas cognitifs de fonctionnements. La vision plus globale des hypothèses permet de recadrer le regard qu’il porte sur le monde. Restructuration
Cet ensemble de techniques va permettre de dévoiler au sujet ses propres processus cognitifs pour pouvoir les remettre en cause, construire une autre représentation de la réalité. En cela, l’approche cognitive est un outil important. Cette « mutation » cognitive, nécessaire, est un élément fondateur du changement en thérapie.
Thérapie
comportementale - Notions
La thérapie comportementale est construite sur le modèle de l’apprentissage, du conditionnement plus particulièrement. Il s’agit de mettre en place un nouvel apprentisage à la place d’un ancien, non-adapté au bien-être. La plus répandue des techniques, utilisée d’ailleurs dans le traitement comportemental de la boulimie est la désensibilisation systématique : on expose le sujet au stimulus anxiogène afin qu’il s’habitue, apprenne une nouvelle réponse. On demandera par exemple à une personne boulimique de retarder le début d'une crise. On parle beaucoup des thérapies comportementales, au regard d’un certain succès voire d’une certaine mode. Mais si succès il y a, c’est à la faveur également d’autres facteurs parmi lesquels une restructuration cognitive qui se met en place au fil des expositions. Exposition Quelques règles comportementales sont utiles à connaître : 1)
L’anxiété
baisse si on prolonge l’exposition.
2) Le
degré
maximal d’anxiété baisse si on
répète les expositions.
3) La
durée
de l’anxiété baisse si on
répète les expositions.
L’idéal
en thérapie est d’aboutir à des
expositions qui n’en soient
pas : avoir travaillé en amont avec une telle
efficacité,
que l’exposition devient naturelle,
non-problématique.
Bibliographie
Bibliographie idéale sur :
Manuel de thérapie comportementale et cognitive / B. Samuel-Lajeunesse, ... / Dunod L'entretien en thérapie comportementale et cognitive / C. Mirabel-Sarron, L. Vera / Dunod Les thérapies comportementales et cognitives / N. Jarousse / Ellébore Précis de thérapie cognitive / C. Mirabel-Sarron, B. Rivière / Dunod Les thérapies cognitives / J. Cottraux / Retz Les thérapies comportementales et cognitives / J. Cottraux / Masson Thérapie cognitive de la dépression / I.M. Blackburn / Masson Précis de Thérapie comoportementale et cognitive / G. Mihaescu / Editions Médecine et hygiène Dictionnaire de psychothérapie cognitive et comportementale / D. Nollet / Ellipses Les bases de la psychothérapie / O. Chambon, M. Marie-Cardine / Dunod J. Boutillier Thérapeute et coach Enseignant à l'Institut Normand de Coaching et de thérapies brèves Définition - La relaxation : recherche d’un état naturel Lorsqu’on évoque la relaxation, on pense volontiers à une activité de salon plus ou moins ésotérique, sorte de ramollissement somnolent. Il n’en est rien. Etymologiquement «Relaxer» signifie «re-libérer», à l’image du prisonnier qu’on relaxe. Il s’agit ici de libérer des ressources et énergies nouvelles, présentes en chacun de nous. Le relâchement, tout comme la tension sont des états naturels. Chaque fibre musculaire a deux possibilités : se contracter ou se relâcher. Culture
et
société modernes nous apprennent à ne
pas se laisser
aller. L’éducation est
également un facteur déterminant.
L’individu, au fil de son histoire oublie le chemin qui
mène au
relâchement.
Se relaxer n’est donc pas un phénomène artificiel ou extérieur. Il s’agit de retrouver et de libérer des compétences perverties par l’histoire de l’individu : la relaxation existe en nous de manière naturelle, se relaxer, c’est donc aussi progresser dans la connaissance de soi-même. Dialogue
tonique
Tonus musculaire La physiologie de l’individu présente deux types de muscles : - Muscles lisses (ou muscles blancs) : leur contraction est autonome, involontaire ou soumise au système nerveux végétatif. - Muscles striés (ou muscles rouges ou muscles squelettiques) : unissant les os, ils permettent la mobilité du sujet. La contraction de ces muscles est volontaire, soumise au contrôle cérébral. Ce
sont les
muscles striés, muscles volontaires, qui nous
intéressent
ici. Ces muscles sont maintenus dans un état de contraction
partiel
mais permanent : le tonus musculaire, qui permet par exemple de
maintenir
le corps dans une situation donnée. Ce seuil minimal de
contraction
est bien entendu variable selon
l’individu.
Régulation
- Dérèglement du tonus musculaire : agressé, le sujet se contracte exagérément. Cette dépense d’énergie ne lui permet pas d’agir correctement pour résoudre le problème. D’autres sollicitations surgissent. N’ayant pas retrouvé tout son tonus musculaire, cette nouvelle agression est encore plus mal vécue que la précédente… La tension devient chronique. -
Régulation
du tonus musculaire : le tonus musculaire est plus bas.
L’agression ne
crée pas ou pu de tensions. Le sujet peut réagir,
avoir accès
à ses ressources puis retrouver rapidement et
aisément son
état de départ.
Fonction
et dialogue tonique
Dans ce cadre, la relation à soi et au monde dépend essentiellement du dialogue tonique que l’individu peut mettre en place. Répondre aux demandes de manière sereine, dans un corps libre et épanoui, établir une relation non-tensionnelle. Ce dialogue est autant physiologique que psychologique. C’est d’ailleurs là une de ses spécificités. Réconciliant intellect et corporalité, il apporte à l’individu une juste et libre appréciation de la vie en relation. La maîtrise de ce dialogue est le but de la relaxation. Pratique
de la relaxation
Enseignement
Attention
Le
lâcher-prise
Il s’agit certainement d’une des notions les plus importantes du développement de l’individu et de l’abord de ses dysfonctionnements. Le lâcher prise est généralement perçu comment un renoncement, une non-activité : on s’abandonne. Il s’agit au contraire d’un élément opérateur par excellence : il sous-tend une disposition mentale nouvelle, génératrice de progrès. Hors
des stimulations
externes, des divers déterminismes, on peut
intérioriser
une démarche, se concentrer sur soi, sur sa propre
réalité
agissante. L’efficacité de l’individu
dans un processus thérapeutique
de changement passe nécessairement par sa
capacité à
lâcher-prise.
Bibliographie Relaxation
Bibliographie idéale sur :
SOPHROLOGIE
Définition La sophrologie est une méthode d’étude et de développement de la conscience, la conscience étant ici la « connaissance immédiate que chacun possède de son existence, de ses actes et du monde extérieur ». En élargissant la perception par l'individu des éléments physiques et psychologiques qui le définissent, le sophrologue favorise l'expression de tout son potentiel, permet d'harmoniser l'être avec son existence, d'épanouir sa personnalité dans sa globalité et de contrôler la régulation de son fonctionnement corporel et psychique. Il est question
d’épanouissement personnel,
d’équilibre, de connaissance
et de maîtrise de soi : en développant toutes ses
potentialités,
l’individu élargit son champ de conscience,
c’est à dire
la manière de s’appréhender et
d’appréhender le monde. Outil à prendre conscience Il s’agit d’une méthode d’étude et de développement de la conscience, la conscience étant ici la « connaissance immédiate que chacun possède de son existence, de ses actes et du monde extérieur ». En
empruntant
à Mr Vittoz les principes de sa
rééducation psychosensorielle,
l’homme a deux facultés : émettre et
recevoir :
En sophrologie, le sujet développe sa réceptivité, élargit son champ de conscience, c’est à dire la manière de s’appréhender, d’appréhender les autres et d’appréhender le monde. La pratique sophrologique constitue donc un outil à prendre conscience. Elle rejoint en cela les idées phénoménologiques. Loin de toute démarche analytique, on porte son attention sur des phénomènes, vécus et intégrés. Le bébé n’a un rapport avec ce qui l’entoure que sous la forme d’images sensorielles (chaud / froid, agréable/désagréable, …). Ce n’est qu’avec la conceptualisation par le langage qu’il quitte la sensation « pure » et commence à émettre et à prendre sa réelle dimension cognitive. Les pensées, schémas de représentations, images mentales, façonnées par l’individu en inter-relation avec le milieu dans lequel il évolue proposent alors une vision du monde déformée, réductrice voire dysfonctionnelle. La sophrologie permet un juste retour au phénomène, à la sensation. Libéré de tout déterminisme, le sujet peut être en contact avec lui même, développer ses potentiels, se connaître mieux, élargir un champ de conscience jusque là entravé et réduit. Si l’on considère
la sophrologie comme un « outil à prendre
conscience »,
plus qu’une discipline isolée, il s’agit
plutôt d’un moyen
efficace d’exponentialiser, de développer toute
démarche,
pédagogique, thérapeutique ou prophylactique et
ainsi d’en
accroître les effets.
Le
schéma corporel
Les difficultés que vit un individu trouvent nécessairement leurs racines dans une disharmonie :
- Disharmonie entre l'individu et les autres : "On se fiche de moi" - Disharmonie entre l'individu et le monde : "Tout est contre moi"
L'individu
est
sans conteste le dénominateur commun de ces discordances,
l'élément
fondateur de la problématique humaine. Avant toute chose, il
semble
donc logique et incontournable de se pencher sur l'individu,
à travers
son témoin le plus crédible : la
corporalité.
La sophrologie permet à l'individu de prendre conscience de sa réalité physique, sans interférences des déterminismes sociaux, familiaux ou psychologiques. La prise de
conscience en tant que réalité vécue
de son schéma
corporel est le chemin aussi sur qu'incontournable
de la révélation
d'un individu à lui-même. Le corps et le monde des
sensations
sont les témoins indiscutable d'une rencontre
authentique. Principe
d'action positive
Définition N'importe
quelle
action, sensation positives, vécues par
l'être humain
sous quelque apparence que ce soit, a des conséquences
positives
sur l'ensemble de sa conscience.
Pourquoi le positif? L'homme moderne, malade ou non, n'enregistre le plus souvent dans la vie que des faits négatifs. Le corps n'est envisagé que dans la douleur. Les pensées ou les images mentales sont négatives. Ce phénomène entraîne nécessairement un climat psychologique néfaste. Les expériences positives enracinent et justifient l'individu. Il ne s'agit pas de tomber dans un optimisme béat, mais plutôt de redonner au positif sa fonction constructrice. En sophrologie, on ne considère plus le passé comme une succession de catastrophes, mais on considère les périodes, actions ou sensations de bonheur passées, en partie oubliées. On les vit, corporellement, mentalement. On réhabilite le corps, la fonction sentiment, et cela de manière positive. Ce
vécu
positif rappelé à la conscience permet
d'élargir son
champ d'expression, de soulager les difficultés
vécues "ici
et maintenant" et d'envisager l'avenir de manière plus
ouverte.
Toute construction se fait sur des sensations positives.
Réalité
objective
La
démarche
sophrologique s’inscrit dans le réel. Il ne
s’agit nullement de
se couper du réel mais de s’y adapter, de,
développer des
ressources adaptées à l’environnement,
aux situations.
L'imagination
Définition
"C'est la capacité de se représenter des objets, phénomènes ou événements absents"
Réhabilitation
La recherche
d’une évolution, d’un état,
de sensations en sophrologie
passe donc par une réhabilitation de l’imaginaire
et par son utilisation
en tant qu'outil de développement personnel,
d'évolution
ou de changement.
La
respiration
Respiration - Emotion La respiration est la seule fonction vitale dépendante du système neuro-végétatif que l’homme puisse maîtriser. Participant à la régulation du système nerveux, de la circulation sanguine, la fonction respiratoire est bien entendu capitale d’un point de vue physiologique. D’un point de vue psychologique, la relation entre respiration et état émotionnel n’est plus à prouver. Mais, dans le cadre de la gestion émotionnelle, l’important est de constater que cette relation est bilatérale : La
vie psychique
influe sur la respiration.
Fonction
respiratoire
Dans les respirations superficielles, irrégulières, arythmiques, le diaphragme est souvent bloqué. Des tensions musculaires contrarient la liberté du souffle, ce qui impose à l’individu un surcroît d’effort. En
lui redonnant
sa mobilité, on accroît la ventilation pulmonaire,
on masse
le plexus solaire, on tonifie la région
abdominale.
La vie respiratoire La respiration abdominale est celle du bébé et du jeune enfant avant apprentissage, celle des dormeurs profonds et des animaux. L'éducation ("Tiens-toi droit!", "rentre ton ventre"), la vie sociale modifient la respiration naturelle et profonde : elle devient thoracique et superficielle. Une
respiration
libre, calme et diaphragmatique assure un meilleur équilibre
émotionnel.
En respirant amplement, on détend les muscles intercostaux et on libère la cage thoracique, crispations souvent liées à la peur, la timidité, la rigidité morale, … Une respiration
complète, équilibrée et stable
(enracinement), permet
la prise de conscience de l’individu dans sa
globalité. Futurisation
Acceptation progressive Il s’agit de vivre, en état de relaxation et par l’intermédiaire de l’imagination, une situation, un événement à venir sous un angle positif. Se projeter confiant et maître de soi, très concrètement, dans un événement qui habituellement pose problème libère de nouveaux axes du possible. L’horizon de l’individu s’élargit, il s’en imprègne : « cela peut bien se passer ». Correction sérielle Toujours en état de relaxation, le sujet fait alterner images négatives, stressantes et image de bien-être jusqu’à ce que les situations anxiogènes soient vécues sereinement. L’individu, peu à peu s’éloigne de son angoisse, se détend, vit calmement les images habituellement perturbantes. Il s’en rend compte, en éprouve plaisir et satisfaction. Là encore, le champ du possible s’élargit. Encore une fois imagination et positif ne sont pas de vains outils. L’une sert à conceptualiser, ouvrir le champ du réalisable, l’autre à construire le projet ainsi défini. Relaxation
et états de conscience
Etat
Alpha
Si vous avez déjà expérimenté une relaxation, vous avez déjà expérimenté l’état alpha. Il s'agit de l'état de relaxation, de "bord du sommeil". Cette dénomination fait référence aux ondes cérébrales émises en état de relaxation. Aperçu général : Ondes bêta : ce sont les ondes émises lors de l’éveil, de toute activité. Elles sont de faibles amplitude et rapides : 14 à 20 cycles/secondes. La panique peut par exemple faire accélérer ses ondes jusqu’à 50 cycles/seconde. Ondes Alpha : ce sont les ondes émises par le cerveau lors e l’endormissement ou de l’éveil. etat de bord du sommeil que l’on retrouve dans une séance de relaxation. Le relâchement musculaire entraîne le lâcher prise mental que le relevé de ces ondes manifestent : 7 à 14 cycles/seconde) Ondes thêta : c’est la phase de sommeil léger : 4 à 7 cycles par seconde Ondes
delta
: elles correspondent au sommeil profond et en ralentissant encore au
coma
: 1 à 4 cycles/seconde.
- lorsque nous nous réveillons. -
lorsque nous
sommes sur le point de nous endormir. Cet état (sophronique
pour
les sophrologues) est notamment appelé « du bord
du sommeil
».
D’un état pathologique, le sujet évolue vers un état normal (ou non pathologique). Mais l’évolution ne s’arrête pas là. L’état de conscience sophronique est recherché, sorte d’hyper-conscience, vigilante, libérée de toute pensée et crispation parasites et donc prête à accueillir pleinement toute sollicitation ou remise en cause. Cet état de bien-être (au sens propre), agréable par lui-même, est avant tout un outil d’évolution et de changement. Il a de multiples intérêts. En état de relaxation (niveau sophroliminal) : - La détente
psycho-corporelle apporte un bien-être
immédiat. Relaxation
dynamique
La relaxation
dynamique pratiquée en sophrologie est adaptée au
réel,
à l’homme moderne. Quittant la dimension statique
de nombreuses
méthodes de relaxation, il s’agit, en
état de relaxation,
d’activer la prise de conscience par l’individu de
sa réelle dimension.
L’individu est tout d’abord guidé dans un enchaînement d’exercices qui révèle le sujet à lui-même, par l’expérience vécue et intégrée de sa corporalité. De nombreuses disciplines témoignent de zone-types de blocages (chakras, centres energétiques…). Il ne s’agit pas ici d’analyser, mais de vivre pleinement cette dimension corporelle en ouvrant la conscience à ces zones privilégiées. La relaxation dynamique, à travers des tensions douces, alternance de mouvement et de repos est un « outil » à prendre conscience : instrument de conquête par l’homme de sa corporalité, de sa prise de conscience d’un schéma corporel toujours évolutif. Les mouvements s’effectuent essentiellement en rétention : inspiration – rétention / mouvement – expiration. Puisqu’il s’agit
de s’ouvrir aux phénomènes, les pauses
d’intégration
suivant le mouvement constituent l’étape la plus
importante. On
a pris conscience, on intègre ces sensations ici et
maintenant sans
a priori ou interprétation.
Respiration
et enracinement
Ainsi déséquilibré, la confiance ne vient plus pour l’homme de ce qu’il est, corporellement et réellement, mais de ce qu’il pense, de ce qu’il sait ou de ce qu’il est pour les autres. Déséquilibre provoquant tensions, insécurité, rapports conflictuels, … Se recentrer, c’est se retrouver pleinement : homme debout, responsable, libéré, en pleine confiance, installé autant en lui-même que dans le monde qui l’entoure, ressentant un juste équilibre entre être et paraître, entre présence à soi et au monde. Le hara : il
s’agit du centre de gravité originel,
expérimenté
par l’enfant qui se tient debout, le bas-ventre. Naturel, ce
centre a été
expérimenté et vécu par tous.
Là encore, il
ne s’agit pas d’une construction de
l’esprit ou d’une démarche artificielle
mais d’un retour au source. Bibliographie Sophrologie
Bibliographie idéale sur :
J. Boutillier
Thérapeute et coach Enseignant à l'Institut Normand de Coaching et de thérapies brèves Article en cours de rédaction ARTICLE
EN COURS DE REDACTION
Copyright
© j.boutillier
|